2018-2019 - Laurence Cuny & Caroline Fontana
Caroline Fontana est ethnologue de premier métier. Formée à l’ethnologie et au cinéma anthropologique à Paris et à Nanterre, elle travaille comme ethnographe, puis recueille et publie des récits de vie et fonde en 2004 à Marseille la collection Limitrophe (éditions khiasma Sud), ensemble de livres illustrés qui nourrissent une réflexion sur la frontière et les migrations à partir d’histoires vécues. Dans cette proposition, qui donne naissance à 8 ouvrages, le livre engage témoins et auteurs dans des formes qui se jouent des limites entre fiction et réalité, art et documentaire.
Depuis 2010, elle vit dans la Drôme et se consacre au documentaire sonore, radiophonique ou pour la restitution d’enquêtes ethnographiques. Elle utilise les outils de l’image et du son pour des travaux de recherche, et aborde le documentaire avec un regard d’ethnologue, travaillant sur le long terme. Différents travaux sur les territoires du Diois, des Ecrins, des Monts d’Ardèche, l’ont amenée à questionner le rapport de l’homme au sauvage. Par ailleurs, elle a travaillé sur l’ethnologie de la danse et des pratiques du corps dans la Hadra soufi puis dans les raves dans les années 90 et récemment sur la danse tango dans le Diois.
Sur la danse : Les montagnes dansent (à partir d’une réalisation pour le Centre de l’oralité alpine) : https://www.youtube.com/watch?v=UpmTH9QO9kk&feature=youtu.be
des premières capsules pour le projet danses partagées : Folk diois (le bal folk/Die) https://soundcloud.com/user-561712809/folk-diois
Musiciens de bal (le bal folk/Diois )https://soundcloud.com/user-561712809/musiciens-debal
Publications des années 90 autour du mouvement techno : « La techno, histoire courte d’un mouvement d’opposition », avec A. Fontaine, dans Le siècle Rebelle, éditions Larousse-Bordas, avril 1999.
Raver, avec A. Fontaine, collection Ethno-sociologie, Anthropos (Economica), Paris, octobre 1996 et Sensibile alle foglie, Tivoli , janvier 1997.
Laurence Cuny, spécialisée en droit international, a d’abord travaillé à Genève sur les questions des défenseurs des droits de l’Homme pour des ONG et pour les Nations Unies, puis progressivement, sur les questions des droits culturels et de la liberté artistique. Cherchant toujours une forme pour transmettre de manière vivante les questions de droits humains, elle a proposé en 2012 l’installation « Vous avez mal à quels droits ? » sorte de clinique juridique sur les droits culturels, à Ljubljana dans le cadre de la fabrique des communs. Elle a ensuite participé à un think tank sur la protection des artistes en danger au Canada avec Freedimensionnal. Cela l’a amenée à collaborer avec la plateforme européenne Arts Rights Justice dont elle fait toujours partie aujourd’hui. Elle est auteur d’un rapport sur l’Art et les droits de l’homme et d’outils de formation sur la liberté artistique pour les centres d’art et les résidences d’artistes disponibles ici. Elle a participé aux consultations du Rapporteur spécial sur les droits culturels pour le premier rapport des Nations Unies sur la liberté artistique publié en 2013. Elle est membre de l’Observatoire de la liberté de création basé à Paris qui intervient sur les cas de censure et sur la législation. Elle anime des ateliers et tables rondes sur la liberté artistique (le dernier à Valencia pour IETM en novembre 2016). En parallèle elle travaille sur l’impact de la publicité sur les droits culturels avec le Bureau du haut Commissariat des droits de l’Homme, l’Organisation mondiale de la santé et l’UNICEF.
Elle mène avec Bastien Joussaume, artiste plasticien, le projet Lisières, membre du réseau Resartis, pour accueillir en résidence des artistes en danger ou des personnes qui travaillent sur des questions soulevant des problèmes de liberté artistique. Ce projet reçoit le soutien de la Mairie de Dieulefit qui met à disposition un logement pour l’accueil. Elle participe également au projet Artist safety à New York et à l’Observatoire de la diversité culturelle de Fribourg. Lier le niveau local, régional, national et international constitue une priorité dans son travail.
Ayant d’abord découvert la radio comme un outil de diffusion important sur les questions de droits humains, elle s’est investie dans une radio locale lors de son installation dans la Drôme en 2007. Elle fait partie du Conseil d’administration de Radio Saint Ferréol, une radio orientée vers l’économie sociale et solidaire depuis 2008 où elle développe la création sonore. Depuis six saisons, elle propose l’émission Documenta! consacrée à la création sonore sur Radio Saint Ferréol et RDWA. Avec l’Atelier Chroma, elle organise la Semaine du Son, déclinaison sur le territoire d’une manifestation nationale qui vise à promouvoir le rapport au sonore dans notre quotidien. Des écoutes collectives et des ateliers pour différents publics sont proposés chaque année en partenariat avec des Médiathèques de la Vallée de la Drôme, le cinéma l’Eden, des écoles, etc. Avec l’Atelier Chroma ils ont également fabriqué un Sonomaton, pour faire des portraits sonores. A Bruxelles, elle a participé au projet de bulles sonores Anonymes, sur des rencontres éphémères dans l’espace public (Bruxelles).
Depuis 2015, Caroline Fontana l’a rejoint sur l‘émission Documenta! Elles ont travaillé ensemble sur le court Forêt(s) sur la forêt de Saou présenté au festival Résistances de Foix et sur le projet Des gens de la terre. Ayant reçu une bourse de Phonurgia Nova en septembre, je travaille sur mon premier documentaire radiophonique de long format. Barranquilla 1930, qui interroge le progrès et le système économique à travers le départ d’un couple d’ouvriers du textile pour l’Eldorado Colombien. La part musicale y est importante. Un deuxième projet autour du bal est dans les tiroirs depuis quelques années. Le projet Danses partagées va me permettre de commencer ce travail et de lier la danse et le son.